Passé par les Beaux-Arts de Rennes Antoine Marquis participe activement à un collectif qui associe musiques électroniques et arts visuels. Il arrive à Paris en 1998. La fréquentation assidue de la librairie Un Regard Moderne et la rencontre de dessinateurs se nourrissant des mêmes références à savoir le polar, la bande dessinée, le cinéma d’épouvante, la littérature érotique et fantastique lui permirent d’évoluer tout d’abord au sein d’une scène alternative, puis d’émerger plus institutionnellement avec cette génération qui défendit le dessin dans tous ses registres possibles.
Recherchant une forme d’intemporalité, les dessins et peintures d’Antoine Marquis sont le fruit d’une culture acquise au contact des dessins de Gustave Doré et de Léon Spilliaert, de Franck Frazetta et Philip Guston, mais aussi des films de Henri-Georges Clouzeau, Eric Rohmer ou Lucio Fulci. Ses images sédimentaires peuvent se lire comme un ensemble de documents graphiques ou de dessins préparatoires pour un film qui n’existera sans doute jamais. Ces documents constituent autant de repérages de décors (ou de motifs, d’objets, de figures, de situations) pour un film improbable qui oscillerait entre la fantaisie fantastique et une âpreté plus réaliste. De cet ensemble Antoine Marquis souhaite qu’il émane un sentiment mêlé de candeur et de violence, de spontanéité ardente et de froideur méthodique, de drôlerie et de tragique, entre la vie de château et le pied des tours HLM. Entre le traditionalisme distingué et la débrouille joyeuse.
